Avertissement !

Je ne peux pas assurer que l'ensemble des pratiques que j'expose dans ce blog ont encore cours en 2008. S'il n'y a aucune raison que les choses soient radicalement différentes aujourd'hui, il est possible que les pathologies, les additifs et les modes d'élevage aient évolué depuis la fin de mon activité.

lundi 24 novembre 2008

Sud-Ouest 01/07/2004

« Le Sud-Ouest en danger »

Christian Pees, 47 ans, président du Groupe Euralis - le numéro un de la coopération agricole du Sud-Ouest avec un CA de 868 millions d'euros, 15 000 agriculteurs adhérents et 3 200 salariés -, adressait dernièrement une lettre ouverte-pétition au ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Hervé Gaymard.

Et ce, sous la forme d'une page de communication dans la presse, grande première pour la coopération agricole. La démarche a dépassé les espérances de Christian Pees et de tous les dirigeants d'Euralis : 4 000 signatures déjà recueillies, et beaucoup plus de félicitations que de critiques au courrier. Euralis a demandé une audience à Hervé Gaymard afin qu'une délégation de professionnels et de politiques remette directement la pétition au ministre.

Gaucho et OGM.

Pourquoi une telle démarche de la part d'un président de coopérative ? « Justement parce que nous sommes avant tout une coopérative !, affirme Chistian Pees. Nous sommes en face d'une accumulation de mesures qui vont obérer la capacité de nos adhérents à être de bons agriculteurs. Plus on va, plus on est placé dans l'incapacité de faire notre métier. Si nous n'étions pas une coopérative, nous nous adapterions à la nouvelle donne et sans doute irions-nous voir ailleurs pour rester compétitifs. Mais nous sommes attachés à un territoire que nous devons faire vivre. Or, l'activité agricole régionale est remise en cause. La ferme du Sud-Ouest est en danger. Trop, c'est trop. Il y en a marre ! »

Quelles sont ces mesures que Christian Pees juge négatives ? « Nous sommes par exemple placés dans l'impossibilité de protéger notre maïs des insectes. Cela va au-delà de la seule suspension du Gaucho. C'est une technique qui, à nos yeux, est un progrès vis-à-vis de l'environnement et de la santé qui est remise en cause. Je ne veux pas entrer dans la polémique à propos des abeilles, mais il est tout de même troublant que le problème ne se pose qu'en France. Je peux aussi évoquer les nitrates. Je suis agriculteur dans la vallée du gave d'Oloron, classée zone vulnérable. Toutes les analyses montrent qu'il n'y a pas de problème de nitrates dans ce secteur. Or, on m'impose des règles d'apport d'azote qui font baisser mon rendement. Qu'on le fasse là où il le faut, d'accord, mais pas où c'est inutile ! »

« On peut aussi parler du maïs OGM. L'Espagne, qui, en 2003, cultivait 35 000 hectares de variétés génétiquement modifiées, en annonce 100 000 cette année, la culture pouvant être mise en place dans des zones jusque-là infestées par la pyrale. Simple constat : le maïs OGM se développe à 100 kilomètres de chez moi, et le Sud-Ouest va perdre un débouché de 1 million de tonnes de l'autre côté des Pyrénées. On veut pendant ce temps nous interdire les traitements par hélicoptère et nous obliger à recourir aux enjambeurs. »

Interpeller l'opinion.

« A cela s'ajoutent des contraintes d'ordre social. On veut que nos dépôts de collecte gérés par nos agriculteurs mandataires le soient désormais par des salariés. Mais cela va nous contraindre à les fermer. De même, on nous demande que, dans la filière canard intégrée, nous salarions les gaveurs. Si on nous l'impose, les canards ne seront pas produits... »

Christian Pees estime que si tout cela continue, l'agriculture du Sud-Ouest va être sérieusement handicapée et qu'un groupe comme le sien, qui a dû supprimer plus de 300 emplois en deux ans, poursuivra sur la voie du repli. C'est pour tenter de l'éviter qu'il « monte au front pour interpeller l'opinion publique ». « J'en appelle à la cohésion des citoyens. Ne vaut-il pas mieux faire un effort collectif plutôt que continuer sur une voie qui conduit à importer et à bouffer de l'agriculture productiviste qui se développe loin de chez nous ? »

Gilbert Garrouty


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